Petit matin sur le salar d’Uyuni
Exif : Nikon D800 – Objectif Nikon 14-24mm 2.8 – 19mm – ISO 100 – 1/320s – f/8
La nuit n’a pas été très bonne : intoxication au monoxyde de carbone à cause d’un chauffe eau mal réglé, sans compter un morceau de la superbe chambre de sel qui s’effondre sur Marlène… Les aléas du voyage ! Mais à 7h ce matin là, nous n’y pensons plus du tout. Une petite heure de 4×4 nous amène au coeur du plus grand désert de sel au monde, le salar d’Uyuni. Anorak, bonnet, écharpe, gants, il fait froid. Mais le spectacle est là et nous ne sommes en bonne compagnie pour en profiter : merci beaucoup à Martin (l’auteur de cette photo) et Anouck Mosnier, médecins personnels et veilleurs d’une nuit, photographes et bourlingueurs, journaliste et orthophoniste.
Au dessus du salar, le ciel est d’un bleu sombre, l’horizon rougit et le soleil apparaît quelques minutes plus tard.
La fine croûte de sel au sol accroche les rayons et s’étend presque à l’infini. Les plus proches montagnes que l’on aperçoit au loin sont à 60km. Et il y en a autant derrière nous. L’air est pur : 3600m d’altitude. C’est la fin de notre voyage en Amérique du Sud. Ce soir nous quittons le Sud Lipez, direction La Paz par le bus de nuit. Encore une journée entière pour en profiter…
Côté technique photo, le trépied est difficile à utiliser ici : tout va très vite dans un lever de soleil. Et la vitesse de prise de vue doit rester élevée parce qu’on veut garder l’impression d’obscurité, de lever du jour, et mettre en valeur la lumière rasante sur le sol salé. f/8 au 1/320e avec -1IL (correction d’exposition) pour cette photo.
Une des difficultés de la photo de paysage, c’est d’arriver, ne serait-ce qu’un peu, à transmettre la scène que l’on a vue. Une photo de paysage rend souvent moins bien que ce que l’on a vu en vrai. Pour de multiples raisons : tous nos sens ont capté des choses qu’une photo ne peut pas rendre, nos yeux sont bien plus performants qu’un capteur d’appareil photo, le lieu est aussi parfois chargé d’histoire ou d’une émotion particulière liée au voyage, bref, une photo de paysage n’est pas facilement belle.
Il n’en reste pas moins qu’il y a des moyens pour faciliter le rendu :
1. Mettre un premier plan dans la photo. Cela permet d’avoir un point d’accroche pour juger de la taille des lieux.
2. Mettre de l’humain. Cela facilite la perception des échelles et permet une certaine identification. Cela permet aussi de commencer à raconter une histoire.