Mi-août et mi-octobre, reportage pour la communauté de communes, pour un apport photo sur les 31 nouveaux panneaux de randonnée ou «portes» à installer dans chaque village. Un petit défi qui demande de suivre les angles et des positionnements précis. Et qui va permettre, outre les 31 photos à livrer, de faire un tour assez large de la région.
Les contraintes sont comme d’habitude les suivantes : il faut un jour ensoleillé, sans brume de chaleur, pollution, sans vent ni au sol ni en l’air. A la fois pour garantir de bonnes conditions de vol et de bonnes conditions de prise de vue. Reste à patienter devant l’écran de la météo en cherchant le jour parfait qui bien sûr ne se présente jamais tout à fait. Nous décollons finalement le 14 août. Le ciel n’est pas aussi pur que la dernière fois mais les conditions sont bonnes quand même.
35ºC au sol dès le matin. Un peu bizarre d’enfiler 5 couches de vêtements et un anorak. Mais ce ne sera pas de trop là-haut. Au dessus de l’Ardèche, pour garantir une bonne autonomie en vol libre en cas de casse moteur, Maxime vole autour des 2000m, soit en gros 1500m au dessus du relief, un peu moins sur le plateau de la Haute-Loire. 80km/h de vent (vitesse de l’ULM) en permanence à 2000m d’altitude : ne pas oublier les gants ! Mais il ne fera pas froid tout au long du trajet. Ça dépend dans quelle couche d’air on circule. Par exemple pour le vol d’octobre, on décolle par léger vent du Nord, pour rejoindre vers 2000m d’altitude une couche de vent du Sud plus fort, plus chaud. Ces couches sont relativement imperméables. Du coup, l’inter-couche retient aussi la pollution par exemple et la différence de chaleur crée en plus un voile qui réduit la qualité des lumières et des couleurs à longue distance. Ce voile peut s’effacer via un logiciel de traitement. Mais autant le minimiser au maximum. Quand on prend des photos juste en dessous de l’ULM, en revanche, ça va. Et s’il n’y a pas de de vents différents à différentes altitudes, alors là, c’est le pied intégral pour la photo. Ça nous est arrivé en juin 2016, pour cette très belle première sortie.
La machine, un ULM pendulaire DTA, est entièrement dépourvu de carénage. Un régal pour la photo. Depuis le petit siège arrière, derrière le pilote, tous les axes sont dégagés et la maniabilité est impressionnante. Un petit coup à gauche ou à droite décale légèrement la vue.
Comme à chaque fois, nous partons d’Etoile. Montée au dessus du Rhône et passage sur les premières collines ardéchoises. En 15mn on est au dessus de Lamastre, en 30mn au dessus de Saint-Agrève.
Mi-août et mi-octobre, deux vols assez différents. Dans la luminosité et les couleurs. Mais dans les deux cas, on voit bien la sécheresse. En août, certains prés sont encore un peu verts comme on le voit pour la pelouse de la piste des Vastres sur la photo ci-dessus. En octobre, les pâturages tirent sur le marron-beige.
Il reste du vert grâce à la végétation (malgré les ravages de la pyrale du buis sur certains versants). Les douglas évidemment. Mais aussi certains feuillus qui ne sont pas passés à l’automne dans les basses vallées, même mi-octobre. En revanche, en altitude, c’est un festival de couleurs. En particulier dans les vallées en dessous de Saint-Agrève. La vallée d’Intres et Saint-Julien. Celle de la Rimande aussi. Magnifique.
Du ciel, ce qui marque encore et toujours, c’est cette alternance incroyable de plateaux et de vallées entrelacées, de crêtes, de virages, de hameaux perdus, de terrasses… Un des côtés vraiment singuliers de notre région. A mettre en valeur !
Et depuis le ciel, c’est facile, la distance ne compte pas. Avec un vent de 40km/h dans le dos à 2000m d’altitude, on glisse de Saint-Sauveur à la vallée du Rhône en… 4mn… Incroyable.