Gili Layar

Les îles d’Indonésie, la mer bleue turquoise, le sable blanc. Les petits poissons. Comme rendre tout cela en photo quand on n’a pas de caisson étanche pour abriter le boîtier sous l’eau ? En choisissant peut-être des objets très colorés, et en les isolant du reste du paysage. Une pirogue, la plage, la mer. C’est tout.

Au Sud de Lombok, quelques îlots se partagent les eaux d’un petit golfe. Gili Asahan, Gili Rengit, Gili Anyaran, Gili Gede et Gili Layar. Notre hôtel se trouve sur Gili Gede, ouvert par un couple de Français. Henri a bâti Madak Belo de ses mains, avec l’aide des artisans locaux. C’est un petit coin de paradis sur une île pour l’instant très peu peuplée. Un havre de paix. Excellente cuisine au passage.

En quelques dizaines de minutes, on peut rallier en pirogue les autres îlots, notamment Gili Layar, qui dispose d’un beau récif corallien, à quelques mètres à peine de la plage. Sur l’île, quelques maisons – hôtel, un petit pré avec quelques animaux et quelques tentes en haute saison. Et rien d’autre.

Il suffit d’un masque et d’un tuba pour aller admirer les p’tits poissons. Idéal. Quelques pirogues viennent de temps en temps déposer une dizaine de touristes dans l’eau. Ils restent une heure ou deux puis repartent.

A droite, tout au bout de la plage, une petite pirogue jaune et blanche. On l’aperçoit derrière l’arbre. Je pose le trépied, sort le filtre et prend quelques photos. La pirogue bouge légèrement au gré du ressac. Avec une pose longue, cela lui donne un petit mouvement de balancier.

C’est finalement cette photo-là, minimaliste, que nous choisirons d’imprimer.

Pourquoi ces choix techniques ?

La focale : 14mm. La pirogue est proche de moi, je n’ai que peu de recul. Surtout si je veux l’isoler d’autres éléments comme un arbre juste à côté sur la gauche. Pas d’autre choix qu’une focale grand-angle.

Le tryptique ISO-temps de pose-ouverture : je veux que l’eau soit lisse et que le bateau bouge un peu pour lui donner un effet «dessin». Il faut donc une pose un peu longue. 2.5 secondes ici. Comme nous sommes en plein soleil, il n’y a pas d’autre choix que de placer un filtre devant l’objectif. Un morceau de verre noir qui va faire rentrer moins de lumière. Si j’avais mis un temps de pose de 2.5s sans filtre, ma photo aurait été totalement blanche. Pour les autres éléments : pas vraiment d’importance puisque les conditions de lumière sont bonnes. Donc f/8, l’ouverture habituelle pour un paysage. Et ISO 100, le réglage normal de base.

Le cadrage : je veux éliminer les éléments qui pourraient perturber la lecture de l’image. Je choisis donc un cadrage très restreint pour qu’on ne voit pas le ciel ni le petit îlot qui se trouve au loin. A la prise de vue, j’aurais dû cadrer d’un peu plus haut. Pas facile puisque le trépied ne peut pas monter au delà d‘1m80 mais j’aurais pu gagner un peu.