7h30 quand nous quittons Aguas Calientes (tout en bas à doite dans la vallée) en minibus pour le site du Machu Picchu, posé sur une arête rocheuse à 2400m d’altitude. Certains guides décrivent Aguas Calientes comme un horrible bouge dont on s’échappe avec plaisir au bout de quelques heures. Nous n’avons pas eu cette sensation. La petite ville de fond de vallée est très cosmopolite et l’ambiance était tranquille. Côté hôtel, on a vu largement pire et on a même eu de l’eau chaude dans un des hôtels les moins chers de cette petite ville, c’est dire !
La journée ne s’annonce pas terrible. On nous a prévenu : au Machu Picchu, c’est soleil ou pluie. Et quand il pleut, il ne fait pas semblant…
Arrivés sur le site, nous prenons tout de suite à gauche, direction la Montaña (le Cerro Machu Picchu), un des belvédères du site, qui n’est ouvert que jusqu’à 13h. Nous apposons une petite griffe + numéro de passeport sur un gros registre, au checkpoint qui marque le début de la montée. Et s’ensuit une montée de 2h, souvent difficile à cause des marches hautes et glissantes, parfois vertigineuse. En chemin, plusieurs personnes renoncent à aller plus haut tant il semble évident que le paysage est complètement bouché par la brume. Nous, on tente notre chance ! On n’est pas venus jusqu’au Pérou pour renoncer devant une petite montagnette !
Paysage de forêt humide. Les escaliers s’égrainent marche après marche.
Vers 11h, nous débouchons à 3000m d’altitude, au sommet… dans les nuages. Pause ! Patiemment, nous attendons que le temps se découvre. Une quinzaine de personnes sont là comme nous, certaines sous la petite cahute ouverte à tous les vents qui marque le sommet et d’autres un peu en contrebas sur le pic rocheux d’où l’on voit le mieux le Machu Picchu. 1h dans le froid pour voir enfin les écharpes de brume se dénouer et le site apparaître en contrebas.
A partir de ce moment-là, c’est la récompense ! On oublie vite la montée, le froid et la pluie, et on pense à la chance qu’on a d’être ici ! Un petit rayon de soleil timide vient réveiller le paysage. La brume monte et descend, couvrant et découvrant le site. Tout le monde est aux aguets, histoire de ne pas manquer la petite photo, au cas où.
1h plus tard, rassasiés, nous repartons. La descente se passe sans trop de souci et nous passons tout l’après-midi à parcourir les ruines incas. Le site est vraiment beau et mérite amplement sa réputation.
Et si on devait n’en garder qu’une, ce serait cette photo prise depuis la Montaña.
Pourquoi ? Avant tout parce qu’on ne reconnaît pas tout de suite le Machu Picchu. On voit d’abord une végétation dense, des montagnes, des formes qui rappellent quelque chose de connu. En cherchant dans la photo, on trouve cette crête et ce qui ressemble à des ruines, vues de loin. C’est une bonne chose si une photo garde, à première vue, une part de mystère, si elle ne se dévoile que petit à petit au spectateur. Ce n’est pas forcément réussi ici mais c’était l’idée.
D’autant plus que c’est un site qui est longtemps resté caché. Les conquistadors ne l’ont pas découvert au moment de la conquête de l’Empire inca. Il n’a été redécouvert qu’au XIXe siècle et fouillé au début du XXe siècle par Hiram Bingham.