Pour un premier voyage à New York, j’aimerais réussir quelques photos classiques. Parmi elles, une photo de taxi new yorkais.
Il faut d’abord trouver un cadre. Un arrière-plan. Des taxis jaunes, il y en a partout dans Manhattan. Donc ce qui compte, ce n’est pas tellement le taxi, c’est plutôt la situation.
Les grandes avenues new yorkaises ? Pourquoi pas. Avec de belles et longues perspectives entre les gratte-ciel. Times Square et ses lumières donnent aussi des vues intéressantes. C’est finalement le cadre offert par le Flatiron que je préfère. Le Flatiron, c’est ce gratte-ciel construit à l’intersection de Broadway et de la 5e avenue. Broadway est la seule avenue de Manhattan en diagonale. Du coup, seul un bâtiment en forme de fer-à-repasser pouvait se loger dans cette intersection.
J’y reviens plusieurs fois, jusqu’à trouver deux ou trois bons angles de prise de vue. Et finalement, c’est cette photo que je choisis.
Pour ce cliché, je souhaite loger quatre éléments dans le cadre : la silhouette du Flatiron, le passage piéton avec la mention « Look », un taxi et un(e) client(e).
Je me place donc au niveau du… caniveau. Et je cale le Flatiron en haut à gauche et le signe Look en bas à droite. Ces deux éléments ne doivent pas sortir du cadre. Ne reste plus qu’à attendre qu’un taxi passe. Un taxi et pas une autre voiture. Et sur la file de droite. Et ce qui serait bien, c’est qu’il ne fasse pas que passer mais qu’il s’arrête pile dans le cadre pendant qu’un client fait un signe de la main. Parfois les rêves se réalisent… En fait ce taxi ne s’arrêtera pas (un autre le fera très vite après). Mais j’ai programmé un temps de pose suffisamment court pour le figer à l’image.
Côté technique, la partie n’est pas facile à jouer. Il faut un temps de pose court, pour figer un minimum le taxi et les gestes. Mais il fait presque nuit. On peut ouvrir le diaphragme à fond (2.8 sur cet objectif 14-24mm) pour augmenter la vitesse. Mais même à 2.8, la vitesse est encore beaucoup trop lente. Alors, on peut jouer sur les ISO, la sensibilité du capteur. Mais plus on monte en sensibilité, plus la qualité de la photo se dégrade. Du bruit apparaît. Et c’est là que le capteur des appareils photos actuels fait merveille. Il y a quelques années, un bruit trop important apparaissait dès 400 ou 800 ISO. Aujourd’hui on peut monter à 3200 sans souci, en conservant une bonne qualité de photo. Ce qui permet d’envisager des photos en lumière faible. Pour cette photo, il a fallu monter à 5000 ISO.
En revanche, assez peu de post-traitement cette fois-ci. Pas de recadrage puisqu’il n’y a aucune marge de manoeuvre. Un passage par le logiciel Dxo Optics pour enlever le bruit. Puis un passage par le logiciel Nikon Capture NX. Traitement noir et blanc, en demandant au logiciel d’enlever le noir et blanc sur le taxi et particulièrement sur la couleur jaune. Et enfin un point blanc sur le passage-piéton pour garantir un blanc le plus pur possible.