La macrophotographie, c’est tout un petit monde qui se dévoile sous vos yeux grâce à la photo et à pas mal de patience et de ratés. Pour accéder à ce petit monde, il faut un objectif qui a une très courte distance de mise au point. Ou encore mieux, un objectif macro, qui a un rapport 1 sur 1. Ce qui veut dire en termes moins barbares qu’un objet de 1cm dans la réalité peut donner une taille de 1cm sur la capteur. Certains zooms ont une position «macro» mais ils n’atteignent pas ce rapport. Ils sont très pratiques pour faire de la photo rapprochée. Mais une vraie focale fixe macro fait entrer le photographe dans un autre monde.
Pourquoi ces focales fixes macros sont-elles si chères ? Ce ne sont pas des objectifs produits en masse. Et pour les besoins de la macro, l’objectif doit être de très grande qualité, avec de très bonnes lentilles. Ce qui fait que les objectifs macros sont toujours de très bons objectifs pour d’autres sujets. Donc, quand on débute en photo avec un boîtier amateur et des zooms de base et qu’on achète un objectif macro, on s’offre très souvent son premier très bel objectif de qualité professionnelle qui va pouvoir servir à des tas d’autres choses. Du portrait par exemple. En tout cas c’est ce qui m’est arrivé quand j’ai pris en main le 105mm de chez Nikon.
C’est une des toutes premières photos que j’ai prises avec cet objectif. Je suis monté au dessus de Saint-Cierge. Sur le bord de la route, des trèfles. Et presque sur chaque trèfle une petite sauterelle verte. Pas plus d‘1cm. Ce que j’ai trouvé très dur au début, c’est la mise au point. Il suffit d’un micro-décalage de quelques millimètres (le photographe qui bouge, la mise au point mal faite, l’objectif qui pompe pour chercher une accroche…) pour que le sujet soit flou. Mais avec un peu de pratique, on sort quelques belles photos du lot. Et encore une fois, on a vraiment l’impression d’explorer un autre monde… Microcosmos !
Quelques conseils :
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- La mise au point n’est pas facile mais peut la préciser manuellement. C’est pour ça que les objectifs macro disposent généralement d’une très grosse bague de mise au point très progressive. Je préfère quand même laisser faire l’automatisme le plus souvent, en sélectionnant le bon collimateur de mise au point.
- On a vite un problème de lumière. Si on ouvre trop le diaphragme (vers 2.8), la profondeur de champ sera très fine. Même à f/4, toute la sauterelle n’est pas nette et cela peut être considéré comme de la poésie (j’aime bien l’effet de légèreté qui en en résulte) ou comme une erreur. Ça horripile mon collègue de SVT (hein Florian !) qui aime bien que la bestiole soit nette !!!! Si on ferme trop (f/10, voire f/22…), alors on a vite un problème de lumière (à moins d’avoir un super appareil qui peut monter en ISO sans dégrader la photo…). Bref, les pros de la macro utilisent très souvent un ou des flash(es), décalés par rapport à l’appareil, et presque toujours munis d’un diffuseur (cf le deuxième lien ci-dessous).
- Encore une fois, l’arrière-plan compte. Un peu moins que pour d’autres photos. Mais des couleurs (une fleur ici) ou des lumières (un contre-jour par exemple) peuvent donner de très beaux effets.
- Pour se faire plaisir en macro, le jardin suffit. Mais un pré en fleur au printemps, c’est un bonheur fou !
Evidemment, le must, c’est de prendre tous ces petits animaux en vol, quand ils sont «animés». C’est… très beau mais très difficile. Allez donc faire un tour sur le site de Ghislain Simard. Et gardez à l’esprit que toutes ces petites merveilles de photos lui ont demandé un travail phénoménal sur de longues années et une inventivité hors du commun.